Notre approche

 

La prévention est l'ensemble des actions militantes qui tendent à préserver les personnes des risques immédiats ou différés résultant de l’usage des substances psychotropes.
Dans cette approche préventive, nous identifions donc deux ordres de risques :
   - Les risques « immédiats » qui vont des phénomènes d’altérations ponctuelles plus ou moins importantes de la conscience jusqu’aux intoxications aiguës.
   - Les risques « différés » liés aux processus de dépendance, de la dépendance dite psychologique » à la dépendance dite « physique », sans qu’il y ait nécessairement intoxications aiguës au cours de ces processus.
Dans la pratique, la prévention s’efforce naturellement de délivrer un message global en s’adressant à tout public et en développant deux stratégies : l’une visant un questionnement sur les pratiques individuelles de consommation, l’autre portant sur les représentations collectives des produits.
Sur le plan individuel, elle consiste d’abord à sensibiliser les personnes à ces risques liés à l’usage de tout psychotrope en amenant chacun à s’interroger sur sa propre consommation, sur les effets qu’il ressent et donc sur le sens de sa relation au produit.
Les risques les plus connus résultent de la toxicité du produit avec cependant des particularités individuelles résumées par la notion d’inégalité des personnes devant celle-ci. 
LA SANTÉ DE LA FAMILLE, dans ses actions de prévention, reconnaît une deuxième inégalité, beaucoup moins évidente, c’est l’inégalité des personnes devant la psychotropie du produit. Autrement dit, pour capitale qu’elle soit, la notion de psychotropie ne rend pourtant pas compte, dans sa généralité, de la grande variation des ressentis individuels  qu’elle engendre et donc de la diversité des niveaux de risques.
Les actions de prévention, en sus d’une information sur la toxicité, s’attachent donc à montrer les singularités de la psychotropie et l’intérêt pour chacun de porter son attention sur la qualité et l’intensité des effets par lui ressentis. Ce questionnement peut être complété par une réflexion sur le rôle que le produit tient éventuellement dans son rapport à autrui, de manière interpersonnelle comme groupale.
Sur le plan collectif, l’objectif de la prévention est de contribuer à l'évolution des mentalités à l'égard des substances psychotropes.
D’évidence, la représentation socioculturelle de ces produits n’est pas univoque et cela est notamment consacré par leur statut juridique : on place certains produits du côté illicite (et ils sont alors appelés « drogues ») et du côté licite des produits comme l’alcool et le tabac.
Mais si l’on regarde tous ces produits sous l’angle de la psychotropie et donc des risques, tels que nous venons de les évoquer, la prévention est en mesure de donner un éclairage plus réaliste.
Les phénomènes d'alcoolisation dans notre société, par exemple, sont sujets à la permanence de l’ambivalence du statut de l’alcool, entre les intérêts gustatifs et les intérêts psychotropiques qu’il peut présenter simultanément.
Sans nier en aucune façon la dimension gustative, la prise en compte, là encore, de l’importance de la notion de psychotropie – et donc des risques  immédiats et/ou des risques différés - permet de « démasquer » les discours inconsciemment complaisants et réducteurs sur cette seule dimension gustative.
Pour le produit alcool, cette clarification sur la différenciation « gustatif / psychotropique » est l’une des étapes que la prévention se fixe dans la démarche de « destitution » de ce produit.
Dans cette démarche, au-delà du statut juridique ou de la différenciation gustatif / psychotropique, l’enjeu est de parvenir à une sorte d’inversion des discours et questionnements courants.
Par exemple, à la question actuelle rencontrée fréquemment dans les manifestations conviviales : « pourquoi cette personne ne consomme-t-elle pas d’alcool ? » se substituerait la question future, plus opérante : « pourquoi, moi, je consomme de l’alcool ? », signant sans ambiguïté un changement radical du statut de l’alcool dans les représentations et habitudes socioculturelles.Sans nier en aucune façon la dimension gustative, la prise en compte, là encore, de l’importance de la notion de psychotropie – et donc des risques  immédiats et/ou des risques différés - permet de « démasquer » les discours inconsciemment complaisants et réducteurs sur cette seule dimension gustative.
Pour le produit alcool, cette clarification sur la différenciation « gustatif / psychotropique » est l’une des étapes que la prévention se fixe dans la démarche de « destitution » de ce produit.
Dans cette démarche, au-delà du statut juridique ou de la différenciation gustatif / psychotropique, l’enjeu est de parvenir à une sorte d’inversion des discours et questionnements courants.
Par exemple, à la question actuelle rencontrée fréquemment dans les manifestations conviviales : « pourquoi cette personne ne consomme-t-elle pas d’alcool ? » se substituerait la question future, plus opérante : « pourquoi, moi, je consomme de l’alcool ? », signant sans ambiguïté un changement radical du statut de l’alcool dans les représentations et habitudes socioculturelles.